Le 31 juillet 2020

« 5% des Français reconnaissent qu’il leur est déjà arrivé de jeter ou perdre un masque sur la voie publique ». Ce chiffre monte même à 11% parmi les moins de 25 ans, selon l’enquête réalisée par Ipsos sur la façon dont les Français gèrent leurs déchets sur la route des vacances.
Dès le lendemain du déconfinement, un éboueur indique retrouver dans les endroits les plus fréquentés, un masque chirurgical jetable tous les 2 à 3 mètres abandonné dans la rue.
Des enfants, susceptibles de les ramasser et jouer avec mais aussi les balayeurs de rue sont mis en danger par ces gestes inciviques.
Jeter un masque par terre est passible d’une amende de 68 euros, mais en pratique, ces abandons de déchets sont-ils réellement sanctionnés ?
Par ailleurs, les éboueurs mais aussi les personnes travaillant dans les centres de tri sont confrontés dans leur travail à ce problème des masques.
En effet, bien qu’ils ne soient pas recyclables, les employés retrouvent des masques dans les sacs jaunes qui d’une part s’envolent, d’autre part font courir des risques aux personnes amenées à les manipuler.
Pour Dorian Martin, éboueur de l’agglomération lyonnaise, les collectivités devraient rappeler les consignes concernant les masques jetables : les retirer chez soi et les jeter dans une poubelle ordinaire.
Cette pollution nouvelle se retrouve également dans les mers.
Le plongeur Laurent Lombard a alerté dès le mois de mai, sur la quantité de maques jetables et de gants voire de gels hydroalcooliques retrouvés sur les côtes d’Antibes. Ce sont des déchets totalement nouveaux liés à de nouvelles consommations. Une vidéo de l’association opération mer propre a été vue des milliers de fois.

Selon une journaliste d’Europe 1 : « Ces masques sont composés à plus 90% de plastique et mettent 500 ans à se dégrader et ne disparaissent jamais totalement : les particules de plastique sont mangées par les animaux marins jusqu’aux poissons (qui finissent dans nos assiettes) »
En guise de solution, la ville de Cannes filtre les eaux de pluie qui charrie les déchets des rues, mais cela n’est pas pleinement satisfaisant, ne serait-ce que parce que cela ne vise pas à réduire l’incivisme.
Quant au retraitement des masques jetables, le Haut Conseil de la Santé Publique indique qu’il présente des risques. Pourtant, des solutions sont à l’essai via l’usage de lampes à U.V. modifiant l’ARN ou l’ADN des virus et bactéries.
Il y a 50 ans, les masques étaient presque tous réutilisables, rappelle Bruno J. Strasser, historien des sciences l’université de Genève. C’est sous la pression de l’industrie que les masques jetables ont été généralisés.
Avec le port du masque obligatoire tendant à se généraliser, non seulement dans les espaces publics clos mais aussi dans les rues de certaines agglomérations, nous ne pouvons qu’encourager les habitants à privilégier les masques en tissu réutilisables, afin d’éviter l’émergence d’une nouvelle pollution, comparable à celle des mégots.
SOURCES